Ombres et regards portés

 Installation sculptures et poésie

Bronze Vincent

film
dossier complet    
                                        

Ombres et regards portés est composée d’une trentaine de sculptures accompagnées par des textes et une musique. Cette exposition aborde des  thèmes de société au travers d’un travail sur le visage.

 

 

Présentation de Sandrine Ayrole, directrice de l’Espace Saint-Exupéry, où l’installation « Ombres et regards portés »  fut présentée en janvier 2006

Sculpteur, réalisateur de courts-métrages, créateur de spectacles d’images, Vincent Vergone est un artiste aux moyens d’expression multiples. L’unité de son œuvre se révèle dans l’intérêt qu’il porte de manière générale à l’image, qu’elle soit plane ou en volume, fixe ou animée.

Découvrir l’univers de Vincent Vergone, c’est entrer dans un monde onirique peuplé de silhouettes longilignes, d’animaux improbables et de formes à l’équilibre fragile et pourtant si juste. Avec la minutie d’un orfèvre, il ébauche à partir de quelques traits dynamiques un paysage, des silhouettes, qui, pour la plupart, semblent inscrits dans un mouvement, prêts à s’envoler d’un coup de vent et à s’évanouir fugitivement hors-cadre. Ainsi, ses gravures nous apparaissent dans l’entre-deux de l’image fixe et de l’image en mouvement.

On ne peut parler de cet artiste sans aborder le thème de la lumière qui relie l’ensemble de ses œuvres. Ses images projetées, pellicules grattées, peintures sur films ou sur verre offrent des couleurs incandescentes où des strates de luminosité apparaissent et font songer à la puissance des peintures de Soulage. Vincent Vergone, imprégné par les techniques anciennes de projection d’images, semble vouloir retrouver la force et le pouvoir de fascination conférés à l’image quelques siècles auparavant.

Alors que ses spectacles, gravures et courts-métrages nous transportent dans un ailleurs idéalisé et souvent empreint d’influences surréalistes, ses sculptures nous renvoient, violemment pour certaines, à une réalité plus dure et inquiétante. Chairs écorchées vives, corps tourmentés cherchant une issue, bouches béantes sont cependant mis en regard avec des figures de la sagesse et de la méditation.

Pour finir, même si l’univers de Vincent Vergone appelle à l’analyse et au commentaire référencé, il ne faut pas omettre les émotions et le plaisir esthétique que délivre son travail : les frémissements du cœur et les exaltations que seules les œuvres exigeantes et singulières permettent.