Petite souveraine

 

La petite souveraine est un second état d’une sculpture que j’avais réalisé il y a quelques années mais dont le visage ne me satisfaisait pas. Cette sculpture évoque pour moi la statuaire égyptienne qui fonde mon idéal de beauté. Je cherche a comprendre comment pensaient les sculpteurs tels que Thoutmès. Pour moi il s’agit non seulement d’aimer cette statuaire mais aussi de remettre en question la manière même de penser de notre époque. Je crois que nous pensons avec des lignes des verticales, des horizontales  des perpendiculaires des parallèles, etc. nous cherchons à faire entrer la vie dans des grilles, tandis que les anciens pensaient  le mouvement, la danse des formes. Il y a là un autre rapport à l’espace, celui que l’on traverse, et qui nous habite. A cet égard les recherches de Tim Ingold, (une brève histoire de la ligne) me semblent fondamentales. La sculpture égyptienne nous invite à un retour au sources de notre pensée, à l’endroit où l’on parvenait à penser le mouvement, mouvement d’une joue, d’une narine, d’une oreille…  Cette recherche trouve pour moi sa continuation dans le rapport au végétal. La robe de cette petite souveraine s’est imposée, simple morceau d’écorce, la seule souveraineté qui nous incombe est peut être celle de notre nature.

Bronze, Fonderie de Portonville.
 Photographies, Mustapha Azéroual.
Sculpture VINCENT.